Ce blog à été réalise par Quentin Champy, Louis-Marie Sage et Etienne Bonnot, élèves de 1°ES au Lycée Jeanne d'Arc dans l'académie de Dijon.

INTRODUCTION



Dans le cadre de nos Travaux Personnels Encadrés, nous avons choisi de traiter le sujet des jeux d'argent issu du thème de l'argent, en mêlant histoire et science de l'économie sociale. Nous tenterons de répondre à notre problématique qui s'intitule: "Les jeux d'argent, une manne ?" en trois grandes parties. Nous présenterons d'abord notre sujet par le biais d'un historique, dans un second temps nous définirons qui sont les bénéficiaires de ce marché, et enfin nous traiterons les addictions et les appauvrissements engendrés par ce business.

Sommaire


I - Historique

II - Profits et bénéficiaires

1 - Une source de revenus pour l'Etat
2 - Les grands gagnants
3 - Une manne illegale


III - Addictions et appauvrissements

1 - Les grands perdants de ce business
2 - Causes et conséquences des addictions

Conclusion

PARTIE I : Historique



Grattage, tirage, pronostics, les jeux d’argents connaissent un véritable essor dans notre pays et occupent une place de plus en plus prépondérante dans le quotidien des Français. Cependant les jeux d’argent ont vu le jour il y a bien longtemps.

Effectivement des historiens ont découvert que dès l’Antiquité les hommes ont commencé à se prendre de passion pour les jeux de hasard. En effet les historiens affirmeraient que les premiers jeux de hasard auraient vu le jour en Mésopotamie. Fabriqués en ivoire ou en bois, ils étaient très prisés dans l’Antiquité et ce, jusqu’au Moyen-âge. Les Grecs et les Romains étaient réputés pour « aimer les jeux », pourtant, la législation romaine interdisait tous les jeux publics et privés, sauf les jeux sportifs.
De nombreux textes sont rédigés du XVIIe au XVIIIe pour interdire les jeux d’argent et de hasard, jugés contraires à la morale et dangereux pour la société, entraînant la ruine des familles.
Mais ces interdictions sont contournées notamment par la noblesse voire même par la monarchie elle-même. À partir du règne de Louis XIV, pour contrôler et occuper la Cour, notamment à Versailles, les jeux étaient tolérés.

Loterie
Ce n’est qu’avec la création des loteries à la fin du XVIIIe siècle que  le jeu se répand dans les milieux plus modestes. Mises en place par la royauté afin de combler les dettes du royaume. Toutes les autres loteries non royales étaient interdites.
Au cours de la période révolutionnaire et des Lumières, la loterie fit l’objet de nombreuses attaques, jugée source de vice et d’accoutumance. Elle fut supprimée en 1793 puis rétablie en 1799, avant de devenir la Loterie Nationale en 1933.
C’est l’actuelle Française Des Jeux qui lui succèdera en 1976 sous le nom de « Société de Loterie Nationale et de Loto National ». Le succès du Loto en 1976, grâce aux progrès de l'informatique et aux tirages télévisés a largement contribué au renouveau de l'entreprise qui va ensuite diversifier son activité en se développant.

Casinos
Après une longue période mêlant interdiction, marginalisation et tolérance, l’histoire officielle des casinos débute en France en 1806 avec un décret qui permit l’ouverture de casinos dans les stations balnéaires. Cette limitation géographique correspondait à la volonté de préserver les populations les plus démunies de la tentation du jeu et d’offrir aux riches clients un divertissement.
De nos jours les sociétés de casinos se sont développées dans toute la France résultant ainsi de l’assouplissement des lois.

Paris hippiques
Les courses de chevaux sont connues depuis l’Antiquité. Elles se développent en Europe à partir du XVIIe siècle avec la création des hippodromes.
Jusqu’au XXe siècle seuls les paris hippiques dans les hippodromes furent autorisés. En 1930, la loi autorisa les sociétés de courses à prendre des paris hors les hippodromes. Elles en confieront la gérance au Pari Mutuel Urbain qui voit le jour en 1931.

Paris Sportifs et développement des paris en ligne
Les paris sportifs ont longtemps été interdits. C’est en  1985 que la Française des Jeux se voit confier le monopole des jeux de pronostics (hors PMU). C’est ainsi que la même année naît le Loto sportif, relatif au football. Les jeux de pronostics s’étendront progressivement aux autres sports.
Enfin en 2010, le 12 mai, les joueurs et parieurs peuvent maintenant miser directement de leur ordinateur après avoir été décrété de longues années illégales. Cette loi touche trois secteurs distinctifs :
- Les paris hippiques
- Les paris sportifs
- Les jeux de cercle (ex : poker)

↳ PARTIE II : Profits et bénéficiaires 

PARTIE II : Profits et béneficiares


1 - Une source de revenus pour l'Etat 


Tout d’abord, les jeux d’argent, toutes catégories confondues, représentent une source de revenus non-négligeable pour l’Etat français. En effet, selon le ministère des finances près de 5 milliards d’euros par an reviennent à l’Etat sous forme de prélèvements fiscaux alors que près de 40 milliards d’euros sont misés chaque année par les français. Ces prélèvements fiscaux proviennent du PMU, des casinos et des jeux en ligne mais aussi et surtout de la Française Des Jeux dont l’actionnaire majoritaire est l’Etat à 72%. En effet,  l’entreprise publique qui détient le monopole de ce marché a ainsi généré un chiffre d’affaire de 13 milliards d’euros en 2014. Outre l’Etat les bénéfices nets de la FDJ sont répartis entre plusieurs associations.

Toutefois ce marché permet de générer  100 000 emplois en France afin de répondre à la demande de près de la moitié de la population française soit environ 30 millions de personnes qui prennent part à ces jeux chaque année.

2 - Les grands gagnants

Parmi ces trente millions de joueurs, on note de nombreux gagnants. Nous allons nous intéresser à  ceux que l’on appelle « les grands gagnants », c’est-à-dire qui ont remporté une somme supérieure à 1 million d’euros, qui eux se font plus rare. En 2014, le seul jeu du Lotto a tout de même fait 38 millionnaires supplémentaires en France pour 21 millions de joueurs. Le gain record du jeu emblématique de la FDJ s’élève à 24 millions d’euros et date de 2011 tandis que le plus gros gain tous jeux confondus en France  est d’environ 170 millions d’euros, il a été empoché grâce à l’Euro Million.
Ces privilégiés ne correspondent à aucun profil-type, ils sont issus de toutes catégories sociales confondues, toutes tranches d’âge supérieures à 18ans, etc… En effet les jeux d’argent ne relèvent que du hasard, il est donc impossible de déterminer qui gagnera le gros lot.

 3 -  Une manne illégale

Toutefois, il est possible de déterminer un autre type de grands gagnants, pour qui le hasard est totalement étranger à leurs gains, il s’agit des escrocs. Il existe une multitude d’affaire d’escroquerie concernant les jeux d’argent et ce, depuis des années et plus particulièrement  depuis l apparition  desjeux d'argent en ligne. Cela peut aller de la petite arnaque par un jeu simple comme le Bonneteau jusqu'à une véritable industrie de matchs truqués. En effet le principal secteur qui est touché est celui des paris sportifs et ce, depuis l'arrivée  d'Internet dans l'univers  du pari. Afin de mieux comprendre ce phénomène  nous allons nous intéresser à un fait-divers en particulier, celui des matchs de football truqués en Europe révélé au grand en jour en 2013. En effet, en 2008, pas moins de 380 matchs de football ont été arrangés par un seul et même groupe : une mafia Singapourienne avec à sa tête Wilson Raj Perumal, un homme de cinquante ans. Dans cette affaire, on parle de sommes pouvant aller jusqu'à 100.000 euros remises aux protagonistes pour s'assurer du résultat. Voici un schéma nous expliquant les rouages de ce marché illégal :     
                 

Le système est donc bien rôdé et permet dans ce cas de figures de blanchiment d’argent issus des marchés de la drogue, du proxénétisme, etc… Cette escroquerie à principalement touchée la Turquie, l’Allemagne et la Suisse mais également d’autres pays d’Europe. La France, elle, est l’un des rares pays qui a été épargné. En effet, il existe en France un organisme, l’Arjel (l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) qui a pour but de surveiller les paris. Lorsque de sommes trop importantes sont misées de façon suspecte sur des rencontres, des alarmes se déclenchent afin d’alerter l’Arjel qui prend ensuite les mesures nécessaires pour éviter d’être touchée par ce fléau. C’est pour cette raison qu’il était difficile de trouver un faits-divers de ce type à traiter en France, bien qu’il existe tout de même quelques cas similaires.




Nous pouvons ainsi en conclure que les gagants au marché des Jeux d'argent sont nombreux et parmis eux, c'est bien l'Etat qui en tire le plus de profits. Toutefois ce marché peut être controversé au même titre que celui du tabac ou de l’alcool par exemple, à cause des répercussions qu’il peut avoir notamment les addictions.

PARTIE III : Addictions et appauvrissements


1 - Les grands perdants de ce business

      Malgré la crise, les jeux d'argent continuent d'attirer les Français. Que ce soit pour gratter un ticket, pour miser sur un cheval ou remplir une grille de loto, les ménages français ont parié 46,2 milliards d'euros en 2012, soit 76% de plus qu'en 2000, selon une étude de l'Insee.

En France, 1 personne sur 2 déclare avoir joué de l'argent au cours des douze derniers mois. Parmi eux, seulement 1 personne sur 5 a joué de manière régulière et 1 personne sur 10 à dépensé plus de 500 euros. De ce fait , la population représente la première victime de ce business sachant qu'un joueur mise en moyenne environ 2 000 euros par an, soit une dépense de 400 euros, nette des gains.
Ce graphique nous expose l’évolution du poids des jeux d'argent dans la consommation des ménages en France. Cela nous montre que les jeux d'argent occupent une place grandissante dans les foyers français depuis 1991.



Source : Insee, comptes nationaux, base 2005.


De plus une recherche a été effectuée afin de révéler quelles étaient les caractéristiques des joueurs engendrant le plus de perte. Cette recherche nous permet de conclure que ces derniers son principalement des hommes possédant un salaire bas avec peu de diplômes voir aucun donc d'un statut social non-aisé. Toutefois, puisque les jeux d'argent relèvent uniquement du hasard il est impossible de définir un profil type des perdants. Ainsi nous pouvons supposer que ces caractéristiques correspondent plutôt à la majeure partie des joueurs réguliers, et pas seulement des perdants.

De manière plus globale, l'activité de la FDJ et du PMU a été dynamique sur la décennie et concentre à elle deux 71% de l'activité, celle des casinos 24 % s'est essoufflée à partir de 2007. Avec l'élargissement des plate formes de jeu , l'activité des casinos a nettement chuté devenant petit à petit exclu de ce business.


2 - Causes et conséquences des addictions

L’addiction aux jeux d’argent concernent plus de 2% de la population adulte en France . Cette dernière se caractérise par des troubles des habitudes et de l'impulsion et par l’incapacité de résister à la tentation d’accomplir un acte ,tel que le jeux , qui nuit à soi-même. L’addiction est donc une perte de liberté chez la personne concernée qui ne peut s’abstenir de jouer et cela révèle une certaine faiblesse dans sa personnalité.

Quels sont les causes de ces dépendances ?

Un joueur qualifié de compulsif éprouve un besoin durable , répété et croissant de pratiquer les jeux de hasard, et ce malgré des conséquences personnelles et sociales négatives. Pour les jeux d’argent, on parle de renforcement intermittent, cela signifie que les gains sont occasionnels et non prédictibles. Certaines recherches ont confirmé que, confronté à ce type de renforcement, on a tendance à poursuivre le comportement, même si les conséquences positives ne sont qu’occasionnelles. Dans le jeu, cela se traduit par le fait que le joueur va continuer à jouer dans l’espoir de gagner, malgré le fait que les pertes soient plus importantes que les gains. De ce fait, une certaine forme de dépendance va s’installer basée sur l’espoir de gains. L’addiction aux jeux d’argent se manifeste aussi par un trouble de l'amour-propre, un trouble relationnel et un manque de régulation de son excitation.

Quelles sont les conséquences
 ?

Les conséquences des addictions aux jeux d’argent sont plus ou moins graves. En effet des degrés de dépendances peuvent être observés et de ce fait on observe différents types de joueurs. D’un côté les joueurs plus ou moins régulier où le jeu comporte de faibles conséquences sur leur quotidien si ce n’est la perte d’argent, et d’un autre coté les « accros ». Ces derniers  s’enferment alors dans une dynamique autonome propre à l’addiction , englobant petit à petit chaque fait quotidien. Cette dynamique s'exprime, par exemple, dans le besoin de combler ses pertes par de plus grosses mises, ou un sentiment de culpabilité. S'ensuit une isolation sociale accrue où le joueur cherche à cacher sa situation. D'autres parts, le joueur peut subir une déroute financière allant jusqu’à l’endettement, la perte du support familial et des maladies lié à l’anxiété constante et l’état d’excitation permanente.

Pour illustrer ce phénomène d'addictions nous avons réalisé un témoignage que vous pouvez retrouvez en cliquant
ici